
25 ans, une pandémie et un retour en France
Hello à vous ! Cela fait un petit moment que j’avais envie de vous écrire mon ressenti. Sortir tout ce qu’il se passe dans ma tête ces derniers temps. Et pour tout vous dire, il se passe beaucoup de choses là-dedans. Je tiens vraiment à être honnête et à vous montrer les bons comme les mauvais côtés, car cela fait partie de la vie. Et surtout, parce qu’on passe tous par là surtout depuis que le covid est entré dans nos vies. Je voulais donc vous partager mon ressenti du moment, sans artifices, et en mode brouillon. Je tiens à préciser que je ne me plains pas dans cet article, on vit tous des moments compliqués, je voulais juste vous montrer qu’on peut rebondir même quand on pense être au fond du trou.
On va reprendre à la fin de 2020. Pour ma part, j’avais hâte que cette année se termine. Je ne pensais pas une seule seconde que tout allait s’arranger en changeant d’année, mais j’avais besoin d’avancer. 2020 a été plus que compliquée moralement. Le covid a frappé avec toutes ses incertitudes et ses conditions, nous avons perdu une amie très chère du jour au lendemain, notre retour en France après deux ans à l’étranger et plein d’autres petites choses.
L’APPEL À L’AIDE

Au-delà du fait que nous sommes rentrés 3 mois plus tôt, nous sommes rentrés, car nous avons perdu une proche. Ce n’est absolument pas ce à quoi on s’attendait. J’en ai déjà parlé dans mon article sur ce qu’il s’est passé donc je ne vais pas revenir sur tous les détails ici. À notre retour, tout ce dont on avait besoin, c’était de nos proches, d’être consolés, de juste être auprès d’eux. Vous savez, c’est un peu comme lorsque vous revenez en vacances en France, vous êtes dans une véritable bulle. C’est l’effet que ça m’a fait. Ça faisait si longtemps que je n’avais pas eu l’occasion d’être aussi proche d’eux que je savourais chaque moment. Je ne sais pas pourquoi, mais c’est comme s’il y avait un chronomètre dans ma tête. J’avais l’impression que j’allais repartir à un moment donné.
Très vite, un nouveau sentiment est arrivé, ou plutôt un non-sentiment : l’envie de rien. Je n’en ai pas parlé à beaucoup de monde, mais pendant l’été dernier, j’ai vécu une phase très difficile. Il est important pour moi d’en parler aujourd’hui, car avec la pandémie, ça arrive de plus en plus facilement. On peut déposer le terme de dépression sur cela, je pense. Je n’avais envie de rien, pas envie de sortir, pas envie de voir du monde, pas envie de parler. J’étais totalement renfermée, j’étais énervée tout le temps, j’en voulais à la terre entière. J’avais l’impression que personne ne pouvait comprendre ce que je ressentais.Et le pire, c’est que rien ne me faisait culpabiliser alors que je suis quelqu’un qui culpabilise tout le temps pour tout. Tout ça était au-dessus de mes forces. Bien sûr, je ne montrais rien aux autres. Je souriais et je répétais le texte que j’avais appris par cœur. Perdre mon amie, rentrer en France et perdre tous mes repères m’a brisé. Ça me paraissait insurmontable.
J’ai eu la chance de comprendre que j’avais besoin d’aide. Je voulais l’aide d’une personne extérieure, car je savais que mes proches ne pouvaient pas m’aider avec ce chagrin et mon déni. J’ai donc fait appel à une hypnothérapeute. Je ne vais pas parler de cette expérience ici, car c’est personnel. Mais, je voulais vous dire que ça peut aider. Votre santé mentale est la chose la plus importante. Si vous sentez que vous n’êtes pas bien et que vous avez besoin de parler à quelqu’un, faites-le. De mon côté, ça m’a permis de faire la part des choses, et de faire la paix avec tout ce que j’avais vécu. D’avoir une nouvelle vision des choses, et de pouvoir, commencer à avancer. N’ayez jamais honte d’avoir besoin d’aide. Par les temps qui courent, c’est normal de se sentir seul, isolé, moralement affaibli, etc. Il ne faut pas le prendre à la légère, il faut en parler, c’est ultra important.
LES MONTAGNES RUSSES D’UN RETOUR EN FRANCE APRÈS UNE EXPATRIATION

Le retour en France a joué sur beaucoup de choses également. À vrai dire, il n’a pas aidé. En plus de devoir faire mon deuil, je devais retrouver ma place ici. Au début, je ne pouvais pas le vivre pleinement, car comme vous l’aurez compris, j’avais d’autres choses à régler. Les premiers temps, j’avais donc l’impression que Montréal n’avait jamais existé. Comme si j’avais rêvé toute notre expatriation. Je dirais que cette période a duré deux-trois mois, jusqu’à ce que j’arrête de travailler pour mon entreprise canadienne. Après cela, j’ai eu une phase où je n’avais qu’une envie : retourner à Montréal. Je regardais les photos, les stories des autres PVTistes et ça me manquait tellement. Je faisais que d’en parler, que d’y penser. Puis, il y a eu le deuxième confinement en France et je crois que ça m’a un peu calmé haha. J’ai fini par me dire qu’il était temps d’avancer, et de m’installer dans ma “nouvelle vie” en France. Bien sûr, le covid avait d’autres plans pour nous.
Je crois qu’aujourd’hui, ce qui est encore le plus dur dans mon retour en France, c’est le côté social. Je pense que le covid joue beaucoup là-dessus aussi. Personnellement, j’ai l’impression d’être encore confinée et de ne pas pouvoir sortir donc je ne propose même pas ! Inconsciemment, quand vous rentrez en France, vous pensez que tout va redevenir comme avant. À l’exception près, que vous êtes partis pendant deux ans. Sauf que pendant tout ce temps-là, le monde ne s’est pas arrêté de tourner. Personne ne vous a attendu. De mon côté, j’ai très vite ressenti ce décalage. Quand j’étais à une soirée, je ne connaissais pas les musiques qui passaient, je n’avais pas les mêmes références que les autres. Je me sentais un peu à part, et je pense que la situation dans laquelle je me trouvais n’aidait pas. Je n’avais pas envie de faire l’effort de me ré-intégrer, car je n’étais pas encore bien dans ma tête. J’avais l’impression que je resterais forcément la fille revenue de l’étranger. Alors que pas du tout, et que mes amis les plus proches étaient là pour moi. C’est difficile de reprendre des habitudes lorsque ça fait deux ans que l’on est parti, et qu’on a été dans une bulle. Heureusement, la sœur et le cousin de mon copain sont aussi rentrés en France, et c’est tellement plus simple d’échanger avec des personnes qui ont vécu la même chose que toi.
Je vous avoue que même 9 mois après, c’est encore un peu les montagnes russes quand je pense à Montréal. Ça me manque beaucoup, j’ai envie d’y retourner, mais de l’autre côté, je suis trop bien auprès de ma famille. Je pense que je l’idéalise encore plus, parce que je suis bloquée actuellement. On va donc parler de la cause principale : notre cher ami le covid !
RECOMMENCER À ZÉRO EN PLEINE PANDÉMIE

J’étais pleine d’espoir au mois de septembre lorsque j’ai commencé mes recherches d’emploi. Je me voyais déjà avec un nouveau boulot, un nouvel appart et de nouveau à Chamonix. Comment vous dire que rien ne s’est passé comme prévu ?
Bon déjà, je me suis heurtée au fait qu’il y avait peu d’offres d’emploi en communication dans ma région. Le deuxième confinement est arrivé avec bien sûr les complications que ça entraîne pour trouver un travail dans ces conditions. Finalement, j’ai eu la chance de trouver un emploi à la fin de ce confinement, au début du mois de décembre. C’était exactement ce dont j’avais besoin pour avancer. Aller au bureau, voir du monde, être de nouveau sur Chamonix, occuper mes journées.
J’avais donc vraiment envie de trouver un appartement pour compléter tout cela. Sauf que mon copain n’avait pas encore de contrat, et que moi, j’ai seulement un CDD pour le moment. On regardait quand même les annonces, on faisait des visites, et je gardais espoir de trouver quelque chose pour tout reprendre à zéro. Fin janvier, mon entreprise a commencé à nous parler de chômage partiel. À ce moment-là, on a donc décidé de mettre en pause nos recherches d’appartement. CDD en chômage partiel, chômage tout court et rentrant de deux ans à l’étranger sans feuilles de salaire ni d’impôts, c’est un peu bancale comme dossier !
Début février, j’ai donc été mise au chômage partiel et en télé-travail donc je suis rentrée sur Thonon. On a énormément de chance d’avoir un appartement chez ma maman, et de ne pas payer de loyer ici. On a un bel environnement avec les animaux, et tout le confort nécessaire. Mais aucune vision sur l’avenir. À cause du covid, je ne sais pas si mon contrat sera prolongé. Impossible de savoir lorsque l’on pourra se prendre un nouvel appartement et reprendre le cours de nos vies avec un emploi stable, un cocon et un rythme de vie cohérent. Ce n’est vraiment pas comme ça que j’imaginais notre retour en France.
Parfois, je suis en train de faire les courses et je regarde les gens masqués autour de moi. Dans mes pensées, je me demande dans quel monde on vit. Il m’arrive très souvent de me sentir complètement dépassée par la situation. Depuis, je ne regarde plus et je n’écoute plus les informations. Ça m’angoisse et j’ai l’impression de devenir cinglée. Déjà que ça me dérange que les gens fassent des regroupements sans masques dans les séries, que j’ai oublié ce que ça faisait de manger au restaurant ou juste de boire un verre à la terrasse d’un bar avec mes amis. J’ai l’impression d’oublier petit à petit ce à quoi ressemblait notre vie d’avant. Que le nouveau normal s’installe et prend toute la place, qu’il ne laisse plus d’air aux autres souvenirs. Quand est-ce que c’est la dernière fois que je suis allée au cinéma ? Est-ce que je vais pouvoir partir en vacances ?
J’en reviens même à me demander si la situation va vraiment revenir à la normale un jour. Et je ne pense pas que ça sera le cas, du moins, pas comme nous l’avons connu.
25 ANS

Le mois de février a été assez difficile pour moi. Surtout les deux dernières semaines. En plus de mon anniversaire, il y avait celui de mon amie qui n’est plus là. Un événement comme celui-ci, ça rappelle forcément tout ce qu’il s’est passé, mais aussi, ce qui aurait dû se passer. Nous étions tous ensemble et c’est ce qui importait le plus. Mais, forcément, ça m’a un peu remis la tête sous l’eau.
Puis, mon anniversaire arrivait à grand pas, et une anxiété terrible avec. C’est bête à dire, mais je ne me sentais pas de le fêter après tout ça. Et puis, il faut dire que les conditions n’aident pas. En plein covid, sous couvre-feu à 18h, avec tout de fermé, ça ne donne pas très envie. Je suis repassée par la phase “envie de rien”, pas envie de faire quoique ce soit, pas besoin de cadeau, même pas envie de le dire. Je crois que c’est d’ailleurs pour cela que je vous écris aujourd’hui. Car ça m’a rappelé des vieux souvenirs que je ne compte absolument pas revivre de sitôt.
Et le fait d’être en chômage partiel m’a quand même mis un coup aussi. J’étais tellement heureuse de travailler de nouveau, d’aller au bureau que c’était comme heurter de nouveau une barrière. Je me disais mince, j’ai 25 ans, je suis chez mes parents, je n’ai pas de travail fixe pour l’instant, je n’ai rien de concret et aucune possibilité de faire des projets. Je suis bloquée… Mais très vite, je me rassure, car on vit tous la même chose. On est dans le même bateau, on a juste des situations différentes.
On passe donc très rapidement à la prochaine phase du plan :
REBONDIR

Je voulais obligatoirement terminer cet article sur du positif. Car il faut toujours le trouver. La pandémie m’a apporté quelque chose de très important : m’accorder du temps pour moi. Avant, j’étais tout le temps dans le rush, dans le stress quotidien, la peur de rater quelque chose. Désormais, je n’hésite pas à appuyer sur pause dès que je sens que ça déraille à l’intérieur. Je prends un bain pendant 1h avec un bon livre, j’écoute des podcasts inspirants, je me couche plus tôt, je fais mon sport le matin. Il faut trouver les activités qui vous font du bien au moral, et qui vous permettent de vous mettre du baume au cœur.
Je voulais partager avec vous tout ce qui m’a aidé pendant cette dernière année. Comment, j’ai surmonté tout ça et ce qui m’apaise au quotidien. Tout d’abord, mon indispensable : la gratitude. Quand je vais mal, je pense à toutes les choses pour lesquelles je devrais aller bien. Par exemple, le fait d’avoir un toit sur la tête, d’être bien entourée, d’être en vie tout simplement. Vous rendre compte de la chance que vous avez, ça aide vachement à relativiser et à voir le bon côté des choses. Tous les jours, j’essaye de trouver les points positifs dans ma journée. Ça peut être des choses toutes bêtes comme le fait d’avoir mangé un bon plat, qu’il y avait un grand soleil, etc. Ça permet de ne pas se laisser dépasser par les petits tracas du quotidien.
Une grande partie du travail a été faite avec l’aide de mon hypnothérapeute. Elle m’a vraiment aidé à surmonter la situation, et j’ai aussi beaucoup appris sur moi-même. Il faut vraiment démocratiser le fait d’aller consulter. Ce n’est pas parce que l’on va voir un thérapeute que l’on est fou. Pas du tout, au contraire. C’est juste que parfois, on ne se sent pas capable d’affronter certaines choses seul et qu’on a besoin d’aide pour cela. Il ne faut pas en avoir honte, et il faut en faire une priorité si on sent qu’on perd pied.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien que depuis que j’apprends à vivre dans le moment présent. Ça serait beaucoup trop long de vous expliquer dans cet article, mais c’est de vivre pleinement l’ici et le maintenant. Pour cela, je prends le temps de faire des pauses pour observer ce que j’ai autour de moi. Quand je suis dehors, je regarde les nuages, j’écoute les oiseaux, et je ne pense à rien d’autre. Ça me permet de me reconnecter.
Je l’ai déjà dit, mais je ne regarde plus les informations. Ou alors, je les sélectionne correctement sur Le Monde. Je sais que se mettre dans une bulle n’est pas forcément la solution. Mais avec le contexte actuel, je pense qu’il faut trouver ce qui nous fait du bien et ce qui permet de nous changer les idées. Ça ne m’empêche pas de savoir que le monde va mal, justement, je me préserve de cela. Lire, écouter des choses inspirantes, méditer, regarder votre série préférée. Faites les choses qui vous font du bien, et qui vous apporte du plus moralement.
Je vais bien. Malgré tout ça, malgré la pandémie. Je me sens beaucoup mieux désormais. Et c’est ce qu’il faut retenir, on peut rebondir. Ça me fait penser à la phrase “quand on a touché le fond, on ne peut que remonter” et c’est totalement vrai. Il faut être patient, et s’entourer des bonnes personnes, mais on en est capable.
Et voilà pour cet article totalement brouillon. Honnêtement, j’hésite vraiment à le publier. Je ne sais pas si je l’ai écrit pour vous ou pour moi finalement. Je ne veux pas qu’il soit vu comme une plainte, car ce n’est vraiment pas le cas. J’aimerais juste que ça puisse faire écho auprès de certaines personnes qui en ont besoin et qui se sentent seules. Juste vous dire que c’est OK de se sentir mal à cause de cette situation, de se sentir seul, affaibli, et moralement instable. On fait face à une situation sans précédent et on réagit tous comme on peut face à cela.
L’important, c’est de prendre soin de vous, et de faire tout votre possible pour vous préserver. Si c’est en allant voir quelqu’un, en parlant à vos amis ou en écrivant dans un journal, faites-le. Je suis aussi disponible si vous avez besoin d’en parler sur Instagram, ou même par mail. On doit tous se serrer les coudes en ce moment. Je vous mets aussi mon article sur comment bien vivre le confinement, car il est encore d’actualité. Je vous dis à très vite.
Prenez soin de vous,

Wendy
Lucilleaime
🙏🏼♥️ Très touchant
homemilesaway
Merci beaucoup ❤️
Mandalove by florence
Olala Wendy 💕 Le passage « Parfois, je suis en train de faire les courses et je regarde les gens masqués autour de moi. Dans mes pensées, je me demande dans quel monde on vit […] Ça m’angoisse et j’ai l’impression de devenir cinglée » m’a donné les larmes aux yeux. Je ressens ce que tu ressens et ces questionnements qui tournent dans nos têtes, avec cette situation sans fin. Et je te rejoins à 1000% quand tu dis que la clé de tout pour se sentir mieux est d’être vraiment dans le moment présent. Tellement ❤️ Être le plus la possible, peut importe ce que l’on fait. Et revenir quand on s’échappe ☁️ Merci pour ce bel article très à cœur. Je me permets de te serrer dans mes bras, de loin et même sans se connaître 😘
homemilesaway
Merci de m’avoir compris et pour ces jolis mots ❤️
Je crois qu’on a tous un peu ça dans la tête en ce moment tellement la situation est irréelle…
Oh oui exactement, être dans le moment présent ça aide déjà beaucoup je trouve. Un grand merci à toi, et je te rends ton câlin à l’autre bout de l’océan 🌊 prends soin de toi !! 🥰
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Charlotte
Tu manques par ici… ! J’espère que ton projet te prend du temps et que tu seras bientôt de retour 🙂
homemilesaway
Oh merci pour ce petit mot ❤️
J’ai pas encore pu travailler dessus malheureusement avec le travail mais j’essaye de m’y mettre bientôt !! ☺️