Top
retour en france

Hello, on se retrouve aujourd’hui pour parler du retour en France. J’ai décidé de vous parler un peu des points que j’appréhende, mais aussi les choses qui font que j’ai hâte de rentrer. Notre retour se fait la semaine prochaine, alors c’est vraiment mon ressenti du moment. Je trouvais ça important d’aussi vous partager les émotions que l’on peut ressentir lors du retour. Pour ceux qui rentrent bientôt, n’hésitez pas à nous partager aussi vos points.

Ps : cet article est ma vision des choses. Il est fort possible que certaines personnes ne comprennent pas certains points. Le but n’est pas d’être d’accord ou non, mais bien d’avoir un témoignage. Je reviendrais dessus quand j’aurais passé quelques mois en France pour vous faire un retour.

 

Ce que j’appréhende dans mon retour en France :

Cela peut-être difficile pour les personnes qui ne l’ont pas vécu de comprendre certains points. Il y a peu, j’ai découvert “Ex Expat le podcast” et ça m’a fait du bien d’écouter des expériences similaires, et de voir qu’on se pose tous un peu les mêmes questions.

  • Quitter Montréal

montreal vision retour en france

Le premier point que j’appréhende le plus, c’est de quitter Montréal forcément. Au-delà de la raison pour laquelle nous rentrons, quitter cette ville me rend très triste. Ma vie est ici depuis plus de 21 mois, et c’est compliqué d’imaginer que je vais dire adieu à tout cela. J’avais un travail à temps plein, un très bon niveau de vie et notre appartement que j’adore. C’est difficile de quitter toutes nos habitudes d’un coup, puisque ce n’était pas prévu de cette manière-là.

Bien sûr que nous avons pris la décision et que nous en sommes certains, mais nous l’avons quand même un peu “subi” à cause de ce qu’il s’est passé dans nos vies. Comme je vous en parlais dans l’article sur nos 18 mois, on avait tellement de choses prévues, à faire avant de partir que c’est d’autant plus difficile de quitter Montréal dans ces conditions.

Je me sens chez moi à Montréal, et j’ai peur de quitter cet endroit et de ne plus retrouver un endroit où je me sens aussi bien autant dans ma vie professionnelle que personnelle.

  • Harcèlement de rue

Un des points qu’une proche rentrée il y a peu en France m’a mentionné : le harcèlement de rue. J’en avais parlé aussi dans les points positifs de Montréal, je me suis toujours sentie en sécurité ici. Personne qui te siffle dans la rue, qui t’accoste, personne de lourd, qui te klaxonne, etc. Je n’habite pas dans une grande ville comme Paris ou Lyon, alors c’est sûr que c’est encore un peu différent. Toutefois, je n’ai vraiment pas envie de retrouver ce climat. Ne pas vouloir rentrer seule le soir, toujours avoir un proche au téléphone quand on croise quelqu’un de bizarre. J’avais oublié tout cet aspect en venant ici, et je vous assure que j’ai vraiment pas hâte d’être de nouveau confrontée à cela.

  • Recherche de travail

recherche emploi

Pour celui-ci, je suis quand même un peu entre deux. Tout d’abord, puisque j’aurais encore mon travail à temps partiel jusqu’en septembre. Et aussi parce que je me dis que je vais avoir une très bonne expérience de plus sur mon CV.  Seulement, j’ai peur de ne pas trouver un travail dans mon domaine. Je viens d’une petite ville, alors c’est sûr que les opportunités sont bien moins nombreuses qu’à Montréal, surtout dans la communication.

Au Canada, on te donne plus facilement ta chance même si tu n’as pas d’expérience. Je ne sais pas vraiment comment ça se passe désormais en France, mais j’imagine qu’avec la crise du Covid et tout, ça doit encore être compliqué. Je sais aussi que les évolutions sont plus rares, alors qu’au Canada, j’ai obtenu ma promotion après moins d’un an dans l’entreprise. Quand je suis partie à Montréal, je sortais de mes études. J’avais travaillé comme vendeuse pendant un an pour me payer le voyage. Ici, j’ai réussi à trouver un emploi dans mon domaine en trois semaines. Et pour avoir travaillé dans la communication, je sais que je ne voudrais pas retourner dans autre chose que ça en France. Je ne me vois pas redevenir vendeuse, car je voudrais vraiment faire quelque chose qui me plaît.

J’arrive à me raisonner sur ce point, car je me dis que je trouverais bien un truc qui me plaît au bout d’un moment. Mais j’ai quand même une petite appréhension dessus alors je voulais le mettre!

  • Recherche d’appartement

Pour tout vous dire, je n’avais pas du tout pensé à ce point avant de lire un message dessus sur Instagram. Nous avons décidé de rentrer en Haute-Savoie pour être auprès de nos proches. Cependant, le coût de la vie là-bas est assez élevé surtout vers Chamonix. Avant de partir, nous avions un studio de 30m2 à Chamonix pour 700€ par mois. À Montréal, nous avons un 70m2 avec une terrasse pour environ le même prix (1 100$ = 719€). On sait déjà qu’on ne pourra pas avoir un 70m2 mais on aimerait au moins trouver quelque chose de bien avec une chambre à part.

La partie la plus compliquée, c’est l’administratif. À Montréal, la confiance règne. Pas de caution, pas de garants, pas besoin de 1000 papiers pour louer un logement. Quand je pense à la caution, au fait que nous n’avons pas de travail, que nous revenons de 2 ans à l’étranger, je n’ose pas imaginer notre dossier pour un propriétaire! Mais ça va se faire petit à petit, et on finira bien par trouver quelque chose. Ma mère a une dépendance à côté de sa maison donc pour le moment, on va être super bien et ça nous laissera le temps de trouver autre chose.

  • Le décalage culturel

Celui-ci, c’est définitivement celui que j’appréhende le plus, car j’ai déjà eu un aperçu. Le décalage avec les proches, les amis, la culture française. Lors de notre dernier retour en France en décembre, nous avions tous les deux ressenti ce décalage. Et je pense que c’est totalement normal. Dans votre tête, vous avez l’impression de rentrer chez vous, dans votre pays et que tout est comme avant. Sauf que vous êtes partis pendant 2 ans, et que la vie a continué sans vous. Chacun a fait son bout de chemin, et parfois, il devient différent du vôtre.

Je l’avais ressenti aussi en revenant en vacances, mais on a un peu l’impression d’être un étranger quand on revient. C’est sûr qu’on a envie de parler de tout ce qu’on a vécu, seulement le vivre et le raconter est différent. Aussi difficile, car nous n’avons plus les mêmes références, on n’a pas forcément suivi ce qu’il s’est passé en France, etc. Inconsciemment, je pense qu’on va aussi comparer notre vie au Canada, avec le reste et j’ai peur que ça agace.

retour en france

Je “jugeais” aussi beaucoup les Français quand je suis revenue en France, car j’avais une autre vision des choses. Je les trouvais comme les clichés qu’on entend souvent, toujours à se plaindre, pas souriants, pas agréables. Mais je me dis qu’il y a du bon et du mauvais partout. C’est fou de parler comme ça, alors que moi aussi, je suis française et que c’est mon propre pays.

On pense revenir chez soi, mais en fait, ce n’est plus le cas. En deux ans, beaucoup de choses ont changé et surtout nous. Alors je me demande, comment nous allons retrouver notre place dans tout ça ? Ce syndrome existe et on parle de choc culturel inversé, c’est le fait de ne plus se sentir chez soi en rentrant dans son pays. J’ai lu beaucoup de témoignages qui parlaient de ça, et du coup, j’ai un peu peur. Je sais que ça va prendre du temps pour faire la transition du retour en France, et je suis chanceuse de ne pas le vivre seule. J’ai mon copain, sa sœur et son cousin qui rentrent aussi donc je sais que je me sentirais toujours comprise avec eux. Et je suis aussi chanceuse d’avoir des proches ultra ouverts et compréhensifs.

  • La nostalgie

Ceux qui me connaissent très bien, savent hahaha. Je suis quelqu’un d’ultra nostalgique. Je l’ai toujours été, je suis aussi hypersensible. J’en parlerais bientôt, mais avec l’expatriation, j’ai appris à ne plus (trop) l’être. Au tout début, j’étais ultra nostalgique de tout, je regardais les photos de la France et je voulais revenir à cela. Pourtant, ce n’était pas forcément la meilleure époque de ma vie que je regardais, mais c’est juste ma nostalgie. Chaque année, c’est pareil. Je regarde les photos de l’année d’avant en me disant “c’était si bien”. Bref, vous avez compris ce que je veux dire.

nostalgie

Sauf que, Montréal m’a appris à vivre dans le moment présent. Je suis tellement heureuse et épanouie ici, que j’avais l’impression de plus avoir besoin de regarder dans mon passé, car j’avais tout ce dont j’avais besoin ici et maintenant. Alors je ne sais pas si c’est ma vie d’ici, ou seulement parce que j’ai grandi, mais en tout cas, je ne l’étais plus trop. Mais je sais d’avance que je vais le redevenir en regardant les photos de Montréal une fois rentrée en France. J’ai peur de redevenir ultra nostalgique du Canada, de mon expatriation, et de ne pas réussir à apprécier comme il faut mon retour en France.

Ce sentiment est ultra personnel, et j’ai du mal à l’expliquer comme il faut, mais voilà une autre des choses que j’appréhende. J’espère vraiment avoir suffisamment changé pour continuer de vivre dans le moment présent sans regarder en arrière.

J’ai hâte de rentrer en France pour :

  • Retrouver tout le monde

Bon, forcément, ça doit être le premier de liste. Retrouver ma famille, mes amis, mon chat. En fait, j’ai hâte de retrouver tous ces lieux familiers, la ville de mon enfance, Chamonix, les montagnes, les maisons de ma famille. C’est bête, mais j’ai envie de retrouver toutes les petites choses auxquelles je ne portais pas forcément d’importance avant. Regarder les couchers de soleil sur le lac, me promener dans ma ville, conduire. Mais surtout, être près de mes proches et pouvoir les voir quand je veux. On rentre en grande partie pour cela, donc forcément j’ai hâte. Après presque 2 ans à vivre à 6 000 km, être à 1h de route, ça sera le grand luxe!

retrouvailles famille

J’ai vraiment hâte d’être avec eux, et de pouvoir profiter de chaque moment. On a besoin de se ressourcer, et je sais que grâce à nos familles, nous allons réussir.

  • Repartir de zéro

Aussi étrange que cela puisse paraître, je n’ai pas peur de ce point, j’ai plutôt hâte. Repartir de zéro ne me fait pas peur, puisque nous avons déjà eu le courage de le faire dans un pays étranger, sans rien connaître et tout s’est très bien déroulé.

J’ai hâte de trouver une nouvelle routine, de trouver notre nouveau cocon et de l’aménager comme on le souhaite. J’ai envie de réapprendre à connaître mon pays et ses paysages. Je sais que mon expérience au Canada m’a transformé et que j’ai une nouvelle vision sur beaucoup de choses. Alors, je suis pressée de voir tout cela avec un œil nouveau.

J’en parlais beaucoup dans les bilans, et les foires aux questions, mais quitter la France m’a permis de l’apprécier encore plus. En partant aussi loin, je me suis rendu compte de la chance que j’avais de vivre dans ce pays, d’être aux portes de l’Europe, et que voyager soit aussi simple. J’ai déjà hâte de retourner vadrouiller, et explorer pleins de nouveaux coins en France ou en Europe.

  • Le système médical français

Autre point que je voulais aborder, car je m’estime tellement chanceuse d’être française pour ça : le système de santé. Je crois que le premier Français qui vient critiquer ça, je lui fais la moral pendant trois heures haha. Non mais honnêtement, on ne se rend pas compte de la chance qu’on a d’avoir une sécurité sociale et une mutuelle. Alors oui, l’administratif est compliqué en France, et on peut toujours trouver des choses à redire. Cependant, j’ai hâte d’être chez moi et d’avoir un système de santé aussi bon.

système médical

Il y a 15 jours, j’ai fini aux urgences à Montréal pour une douleur aiguë au ventre. En plein covid, j’ai donc dû y aller seule et attendre pendant de longues heures. Je vous passe tous les détails car je vais faire un article à part sur mon expérience. Le final ? J’ai sorti 1 200$ pour une analyse urinaire, une prise de sang, et un examen gynécologique pour au final sortir avec un diagnostic qui n’était pas le bon. Je galère encore à récupérer des papiers pour pouvoir me faire rembourser, le système de soin ici est tellement mauvais. Je suis désolée mais personne ne m’a rappelé, et on m’a dit que si je voulais savoir ce que j’avais, il fallait que je retourne aux urgences. Euh… what ?

J’ai donc hâte de faire des bilans médicaux gratuitement, de ne pas avoir à quémander pour faire une échographie et de ne pas devoir avancer des frais astronomiques. Oui je sais que je l’ai voulu en m’expatriant, mais c’est surtout sortir ce montant pour ne rien avoir en échange… Bref, je suis pressée de retrouver ce confort médical.

  • Les courses / la nourriture

nourriture francaise

Le meilleur pour la fin comme on dit. J’ai tellement hâte de me retrouver dans un supermarché français pour faire mes courses. La nourriture, c’est aussi le truc qui manque à chaque expat je crois. J’ai envie de retrouver des trucs simples, mais qui sont si chers ici. Rien que les légumes, je trouve que c’est tellement hors de prix ici. La charcuterie bien-sûr, les biscuits, le chocolat, la mozzarella et la burratta pas cher. Je sais pas si ça vous fait le même effet, mais je n’ai pas l’impression de réussir à manger comme il faut depuis que je suis à Montréal. J’ai toujours l’impression d’avoir une part de gras, alors j’ai hâte de retrouver mes habitudes alimentaires françaises. Encore plus, car il y a des choses que je n’ai mangé depuis 2 ans, et que j’ai même oublié (il y a peu, je me suis souvenue que le taboulé existait). Donc je suis contente de pouvoir redécouvrir tout ça.

Et voilà, j’espère que cet article vous aura plu. Je trouvais ça bien pour les personnes qui rentrent prochainement de ne pas se sentir seuls dans le mélange d’émotions que l’on peut ressentir. Mon prochain article sera publié depuis la France!

En attendant, on se dit à très vite.

Wendy

Logo blog Wendy

Comments:

  • 22 juin 2020

    Mon dieu je suis d’accord avec tout… et tout me fait peur aussi comme toi ☹️ C’est vraiment pas facile surtout que pour ma part ce n’est pas mon choix de rentrer. Mais si je dois rentrée je me dis que c’est le destin donc je l’accepte mais très difficilement 😭

    reply...
  • Laura

    24 juin 2020

    Coucou !
    Est-ce que c’est un départ définitif ? Vous vous voyez revenir vivre au Canada ou l’objectif est de faire votre vie en France ?🙂

    reply...
  • 28 juin 2020

    tellement de points que je comprends dans ton article…
    hâte de lire tes impressions sur le retour pour voir si tout ce que tu préssentais est réel ou non 🙂

    reply...
  • 2 juillet 2020

    Merci beaucoup pour cet article ! Je suis mexicaine mais j’ai vécu déjà quelques années en France et, après deux ans à Montréal, je retourne en France. Donc je peux te comprendre pour ce qui est de l’appréhension mais aussi pour les choses dont j’ai hâte de retrouver ! (J’essaie de penser à ces choses que je serais contente de retrouver car les peurs prennent un peu le dessus parfois 🙈). En tout cas, j’ai beaucoup aimé tes articles, je les ai trouvés très utiles et complets 😉 Bon retour (j’ai lu que tu est déjà rentrée il y a quelques semaines) et peut-être on se croisera à France ! 😊

    reply...

Écris-moi un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :