
PVT Canada : les leçons que mon expatriation m’a apprises
Hello, j’espère que vous allez bien. Ce mois-ci, notre PVT se termine alors je tenais à revenir sur cette expérience tout au long du mois. On va commencer par les leçons que j’ai pu tirer de mon expatriation, il y aura aussi mon bilan et mon ressenti prochainement. Je trouvais ça bien de faire un retour sur ce qui a changé lors de mon expatriation. N’hésitez pas à me dire ce que c’est pour vous !
Les leçons de mon expatriation
Ne plus se préoccuper du regard des autres
L’une des premières choses auxquelles j’ai pensé quand j’ai eu l’idée de cet article, c’est le regard des autres. Je crois que je m’en suis encore plus rendu compte depuis mon retour, car parfois, je vais faire un truc et on va me dire “mais tu vas vraiment sortir comme ça?” alors que moi ça ne me dérange pas du tout haha.
Au Québec, et je pense que c’est quelque chose de très américain, personne ne va te regarder mal si tu sors en pyjama par exemple. Personne ne va te juger sur ta tenue, ta coiffure ou ton maquillage. Attention, il y a forcément des exceptions et c’est mon ressenti. Mais j’ai l’impression que tu peux être ce que tu as envie, et que personne ne te jugera sur ça. J’ai jamais senti de mauvais regard quand j’allais au dépanneur en combo bottes + pyjama + doudounes les dimanches matin d’hiver.
Honnêtement, même au travail, je trouve que c’est relax. Je travaillais dans des bureaux, mais je pouvais venir habillée confortablement et comme je voulais. Ça ne dérangeait personne si j’y allais pas maquillée ou mal habillée. Et je crois aussi que le confinement a encore plus amplifié ça, car forcément, je me maquillais presque jamais, et j’ai donc pris l’habitude de me voir sans rien. Avant, j’avoue que je n’étais pas capable de sortir si mes yeux n’avaient pas un trait de liner. Maintenant, ça m’est égal.
Depuis que je suis rentrée en France, sortir sans maquillage ne me dérange pas. Sortir en pyjama, ou en jogging non plus. Franchement, je m’en fous complètement de ce que peuvent penser les gens, ou juger. Ça m’est égal donc je fais ce que je veux tant que je me sens bien !
Apprécier les choses simples
Bon, c’est quelque chose que je faisais déjà avant, mais je pense que mon expatriation a fait en sorte que ce soit encore plus le cas.
Vivre loin, c’est avoir sa famille beaucoup plus régulièrement au téléphone pour tout leur raconter. C’est aussi, prendre des vacances pour rentrer les voir, et rentrer en France. Pendant les vacances, c’est la course pour voir tout le monde et faire tout ce que l’on doit faire. Mais au moins, on apprécie encore plus chaque moment passé ensemble.
Vivre au Canada, ça m’a permis d’aimer chaque saison. Avant, je voulais absolument être en été. Maintenant, l’automne est l’une de mes saisons préférées. J’adore l’ambiance autour de cela, voir les paysages se transformer, les fêtes qui vont avec. J’adore l’hiver même s’il est long, car j’aime la neige, Noël et les petits moments cocooning qui vont avec. Le printemps, même s’il est long à venir à Montréal, car on a l’impression que la ville respire et grouille à nouveau. Et du coup, j’apprécie toujours autant l’été, la chaleur, les sorties. Maintenant, juste m’acheter une petite décoration pour l’automne me fait plaisir.
J’ai aussi l’impression qu’on prenait plus le temps de faire des choses. On était aussi au rythme des saisons, en automne, on allait voir les couleurs donc on était régulièrement en dehors de la ville. Le week-end, on voulait absolument faire au moins un truc, car on était à Montréal et qu’il fallait en profiter.
Puis, se faire un petit apéro entre amis chaque week-end pour se raconter nos semaines, boire un coup, faire un jeu ou regarder un film de Noël en faisant des sablés. Ce sont ces petites choses tout simples qui me manquent, et que j’ai envie de faire désormais.
C’est sûr que la pandémie et le confinement a joué sur ce point aussi. Comme beaucoup de monde, je pense, lorsque l’on s’est retrouvé enfermé chez nous, ce qui nous manquait le plus c’était tous les petits plaisirs simples de la vie. Voir ses amis, découvrir la ville, passer du bon temps, prendre l’air, marcher, etc.
Quand on a vécu une expatriation, je pense qu’après les choses les plus simples sont les meilleures. Après une expérience comme celle-ci, on se rend vraiment compte de ce qui compte justement.
Une autre vision des choses
Un peu dans le même esprit que le point précédent. Vivre au Canada m’a permis d’avoir une autre vision des choses sur pleins de points différents.
Tout d’abord, je me suis rendu compte de la chance que j’avais. De pouvoir vivre cette expérience, d’avoir choisi mon expatriation et d’avoir réussi à la mener au bout. Mais aussi, de venir de France car nous avons un très bon système médical, nous sommes aux portes de l’Europe et nous pouvons voyager “facilement”.
Je me souviens d’une conversation avec une collègue de travail à mon arrivée, elle me disait qu’elle partait en Italie l’été d’après. Et combien ça lui coûtait, la chance que j’avais de vivre à côté, car pour eux, c’est le même prix d’aller aussi loin que d’aller dans leur propre pays. Donc ils préfèrent partir en Europe qu’au Canada. C’est à ce moment que je me suis dit que je n’avais pas assez profité de cette chance.
Lorsque j’ai dû faire face au système de santé canadien, je me suis vite rendu compte de la chance qu’on avait en France. Je galère encore alors que j’ai été aux urgences début juin. Que ce soit le prix des soins, les mesures d’hygiène et tout simplement le service en lui-même.
Cette expérience m’a aussi apporté beaucoup sur l’ouverture d’esprit, la vision de ce qui nous entoure, sur moi-même.
Vivre le moment présent
Un autre point ultra important qui a aussi changé ma perception. Je l’avais dit dans ma vision du retour en France. J’ai toujours été quelqu’un d’ultra nostalgique, à toujours regarder en arrière. Mon expatriation m’a appris à vivre dans le moment présent. À Montréal, je n’ai pas senti le besoin d’aller voir ce qu’il se passait avant. À part, au tout début, quand j’avais le mal du pays. Mais après, je vivais au présent et je ne regardais plus du tout le passé. J’ai appris à être moins nostalgique, et a apprécier ce qu’il se passait au jour le jour.
Et l’autre partie de ce point, c’est de vivre le moment présent, car un jour, tout sera fini. Cette perception-là, j’aurais préféré ne jamais l’avoir. Et encore moins l’apprendre à 6 000km de mes repères mais la vie en a décidé autrement. Après ce qu’il s’est passé, je me suis dit qu’il était hors de question que je continue à mettre des choses au lendemain. Si j’ai envie de faire quelque chose, un rêve à réaliser, ou une envie, je vais le faire tout simplement.
C’est important de vivre pleinement, car on ne sait pas quel jour sera le dernier. C’est un peu cliché de dire cela, mais c’est la vérité. Je veux faire en sorte de profiter de la chance que j’ai d’être en vie, d’être en bonne santé et de pouvoir encore réaliser pleins de choses. En ce moment, je me fais des listes de choses que j’ai envie d’accomplir et je crois que c’est plutôt positif. Ça me donne une motivation folle de vivre le moment présent, et de ne pas regretter l’avant.
Bon, j’avoue que depuis quelques semaines, je regarde les photos de Montréal avec nostalgie, mais promis, je vais finir par revenir au présent !
Persévérer, toujours
Je crois que celle-ci est l’une des plus importantes : toujours persévérer. Tout a commencé avec l’envie de partir au Canada d’ailleurs. Il a fallu chercher un visa, s’inscrire dans les bassins, être tiré au sort, attendre pour que mon copain le soit, trouver une autre solution, et avoir le courage de tout quitter.
Les premiers temps à Montréal, je n’étais pas au top moralement. J’avais le contrecoup d’avoir quitté ma maison, mes proches et j’avais le mal du pays. Mais, je me suis quand même battu. J’ai continué en me disant que ça allait passer. Bon, mon copain m’a beaucoup aidé sur ce point aussi. Maintenant, je sais que je suis capable d’être si loin, et de faire en sorte que ça fonctionne. Même s’il y a des hauts et des bas, j’ai toujours mes proches à mes côtés pour me soutenir.
J’ai trouvé un emploi dans mon domaine pour que mon copain puisse avoir le visa conjoint de fait, nous avons fini par l’avoir. Et petit à petit, j’ai rencontré des personnes extraordinaires et mon aventure a pris une toute autre dimension. J’ai appris à aimer Montréal plus que tout, et à vivre chaque moment en me sentant si chanceuse d’être ici.
Avec du recul, je ne pensais pas être capable de tout reprendre à zéro, à 6 000km de mes proches, dans une ville que je ne connaissais même pas. Je n’étais jamais partie en dehors de l’Europe, et j’ai fini par y habiter pendant 20 mois. J’ai vécu l’une des plus belles expériences de ma vie, j’en suis sûre.
Désormais, quand je vois ma situation, je me rassure. Ok, je vais être au chômage bientôt, je n’ai pas encore trouvé dans mon domaine, je ne peux pas prendre d’appartement car on n’a pas de contrat mais c’est ok. Je suis dans mon pays, je suis entouré de mes proches et j’ai déjà fait tellement plus. Je suis partie vivre au bout du monde, sans rien et j’ai réussi. Alors tant que je me bats pour tout ça, ça finira par arriver car j’en suis capable !
Et voilà, pour les leçons que mon expatriation m’a apprises. J’espère que cet article vous aura plu. J’ai vraiment envie de connaître les vôtres alors n’hésitez pas à les partager en commentaire. Il y en a sûrement beaucoup d’autres, mais je pense que je reviendrais dessus dans mon bilan alors je ne veux pas faire de doublons.
Je vous souhaite un bon dimanche,
À bientôt,
Wendy