
PVT Canada : Bilan de nos 6 mois à Montréal
Je reviens pour vous faire le bilan de nos 6 mois à Montréal.
Il sera un peu différent des précédents puisque j’ai décidé de plus vous faire part de mon ressenti. Je voulais vraiment qu’il soit authentique pour dire la vérité aux futurs expats. Pas beaucoup de choses ont changé au niveau du logement, du travail et de notre situation après 4 mois.
Donc je vais vraiment revenir sur mon ressenti de ces 6 mois passés au Canada.Je suis actuellement dans l’avion qui me ramène à Montréal après 10 jours de vacances en France. Forcément, c’est passé à une vitesse folle. Et ça me permet aussi de faire le point sur mon expatriation.
Ces 6 mois sont passés super vite, je me répète, mais je crois que c’est le cas pour beaucoup d’expat ! Mais ils ont été tellement remplis. En 6 mois, j’ai pris un avion pour partir à 6 000 km de la France, j’ai quitté ma famille et mes amis pour m’installer à Montréal. Je n’avais jamais quitté l’Europe, je n’avais jamais quitté ma famille plus de deux mois. C’était un énorme challenge pour moi.
Au début, l’excitation prend la part sur tout. On est impatient, on a l’impression que le départ n’arrivera jamais. On trépigne d’impatience, puis vient les dernières semaines. Tout est mélangé à ce moment-là, entre le stress des préparatifs, les aux revoirs aux proches, et toujours cette excitation. On essaye tant bien que mal de profiter de notre famille et de nos amis au maximum, on fait des journées rallonges.
Puis, vient l’heure du départ ! Je me souviens avoir quitté mes parents pour passer la douane, et j’étais littéralement en larmes. Je me disais « Ok, c’est bon, je veux faire demi-tour maintenant, je suis déjà trop triste, je tiendrais jamais. » . Mais c’est trop tard, tu te retrouves vite dans un avion, direction l’Amérique du Nord.
Après 8 h d’avion, le stress à l’immigration, tu arrives devant l’aéroport et tout te paraît inconnu. Les voitures sans plaques, les bâtiments aux alentours. Un ami est venu nous chercher, alors on a traversé la ville. En regardant par la fenêtre, j’ai vu Montréal se découvrir. Des rues que je connais si bien maintenant.La nouveauté totale, arriver dans une ville et avoir tout à découvrir. Comme des vacances, sauf que ça sera votre chez vous pendant quelque temps. Alors, on trouve un endroit où l’on se sent bien et chez soi, un travail où on aime se rendre chaque matin et on commence notre nouvelle vie. Bien sûr, tout ça prend du temps. Et tout ne sera jamais parfait, rien ne se passera comme prévu même parfois, mais le plus important, c’est d’avoir essayé non ?
Je ne connaissais pas du tout le Canada, je ne savais pas du tout si j’allais aimer vivre là-bas ou non, ou bien même si ça allait bien se passer. Quand mes proches abordaient les « Et si ? » , je répondais que j’étais jeune, que la vie c’est aussi tester et faire ses expériences, et qu’au final j’avais quoi à perdre ? Absolument rien. Alors je me retrouve une fois de plus dans un avion en direction de Montréal.
Une expatriation ce n’est pas fait pour être facile. On réfléchit forcément avant de partir à certaines situations, et on se dit qu’on trouvera une solution au moment venu. Et que c’est ça aussi qu’on met en jeu quand on part aussi loin, on ne pourra pas forcément rentrer quand on en a besoin. Un proche qui tombe malade, un décès, ou même des moments heureux comme un mariage, et bien vous ne pourrez pas forcément être présent.
On est arrivé en septembre à Montréal, deux mois après cela, j’avais déjà de gros coups de blues. Le mois de novembre déjà, je trouve que c’est le plus déprimant de l’année. Alors avec le manque des proches, croyez-moi ça n’a rien arrangé. J’ai l’impression que tout est amplifié quand vous êtes loin. Par exemple, je pouvais rentrer du travail, et le moindre truc qui allait de travers me donnait l’envie de pleurer. Et une fois que je me mettais à pleurer, je pensais à absolument tout ce qui pouvait me rendre triste. Le début de mon expatriation amplifiait tout. Dés que j’avais un petit coup de mou, je voulais rentrer. La seule phrase que j’avais en bouche, c’était “Je veux rentrer chez moi.” Alors que mon chez moi était censé être à Montréal, je voulais rentrer à la maison, en France. Un de mes proches a eu un souci en France, et c’est dans ces moments là que tu remets tout en question. Je me demandais pourquoi j’avais pris cette décision, j’étais énervée contre moi-même, énervée de ne pas pouvoir être présente. Je regrettais d’être partie aussi loin, et je me sentais égoïste.C’est dur aussi, parce qu’on se sent seul. Sans la famille déjà, mais aussi sans vos amis. Et c’est impossible de recréer des amitiés qui existent depuis des années. Alors oui, je n’étais pas seule car j’ai mon copain et on a quand même des amis ici. Mais quand tu as un coup de blues à 20 h et que tu veux appeler tes meilleures amies, tu tomberas sur la messagerie à cause du décalage horaire. Et c’est ça qui me faisait le plus mal, je crois. Avoir l’impression d’être toujours en décalage sur tout le monde. Et honnêtement, si il n’y avait pas mon copain, je ne suis pas sûre que j’aurais tenu.
Un autre point que je voulais aborder d’ailleurs. S’expatrier en couple, c’est aussi un quitte ou double ! Pour la plupart, tout de même, la relation change énormément. L’autre personne devient votre pilier, et votre point de repère. Forcément, vous ne comptez plus que l’un sur l’autre. On est encore plus soudés dans les hauts et les bas.
Mon copain connaissait Montréal et adorait le Canada. Comme je vous l’ai dit, je n’étais jamais parti aussi loin. Alors forcément, on se demandait si ça allait me plaire.
Il faut avoir la même vision des choses et parler, je pense. On a la chance de se plaire tous les deux finalement. Mais je sais que ça me plaît sur du court terme pour le moment. Je ne serais jamais capable de vivre et de m’épanouir aussi loin de mes proches.
Je voulais aussi aborder notre retour en France pour les vacances. Vu qu’on est arrivé en septembre, on n’a pas vraiment pu rentrer à Noël, car ça faisait un peu trop court. En plus, on avait déjà des billets pour le mois de mars.Il y a 10 jours, on a donc remis les pieds sur le sol français après 6 mois loin de nos proches. Vous imaginez bien que ce fût plein d’émotions et beaucoup trop rapide. Retrouver des endroits familiers, cette jolie vue sur les montagnes ou sur le lac, et surtout sa famille et ses amis. Pouvoir serrer mes parents dans les bras et ressentir un soulagement de pouvoir juste le faire. Surprendre ma petite sœur à l’école, et pleurer de joie. Boire un coup entre amis, et partager un peu ce que l’on vit. Tous ces petits instants de bonheur qui vous font battre le cœur x 1 000 car vous vous rendez encore plus compte à quel point tout ça vous a manqué.
On a peur de pas assez profiter, de ne pas avoir le temps de tout faire, de ne pas pouvoir voir tout le monde. Et c’est déjà l’heure du départ. Je n’avais pas du tout envie de revenir ! Même en sachant que mon appartement et mon travail m’attendent, et que le printemps va bientôt arriver à Montréal (on croise les doigts). J’étais si bien entourée que forcément, j’aurais voulu rester. Il y a moins de larmes qu’à l’aller, mais j’ai tout de même peur du contre-coup pour ces prochains jours.Je suis très heureuse d’être à Montréal. La qualité de vie est totalement différente. Je fais un travail qui me plaît, on a un super appartement. Tout se passe vraiment bien, c’est juste les proches qui manquent forcément !
Je ne sais pas combien de temps on va rester ici, pour l’instant, on vise la fin du PVT. On souhaite faire la demande de résidence permanente, mais pas l’attendre sur le territoire. Après, on ne sait pas comment les choses vont se dérouler, et on ne peut pas tout prévoir. Alors on vit notre aventure, et on verra au moment venu.
Le plus important dans une expatriation au fond, c’est de se sentir bien là où l’on est et de profiter de la chance qui nous a été offerte.Je suis désolée que ce texte soit un peu brouillon, mais je voulais vraiment vous faire comprendre ce que j’ai pu ressentir pendant ces 6 derniers mois. Et il était important pour moi de l’écrire avec mon cœur.
Je vous dis à très vite,Wendy
Aurélie
Merci pour ce bilan sur ton ressenti. On sent que l’éloignement familial (et aussi avec les amis) est difficile à supporter par moment. Je pense que ce point doit être le plus compliqué à gérer lors d’une expatriation (en plus de l’adaptation face à une nouvelle culture). Mais vivre une expérience à l’étranger une chose formidable, dans tous les cas tu peux être fière de toi car peu de personnes ont le courage de tout quitter pour vivre à l’étranger, que ce soit temporaire ou non.
Je sais que l’éloignement avec ma famille et mes amies sera très dur pour moi quand on partira au Canada avec nos RP en poche… Mais j’ai tellement hâte moi aussi de vivre l’expatriation !
homemilesaway
Tout d’abord merci pour ton commentaire !
En effet, c’est la chose la plus compliquée dans mon expatriation. Mais effectivement je sais la chance que j’ai d’avoir eu mon PVT et de vivre ici 🙂
Félicitations pour vos demandes de RP, c’est une grande décision mais tu ne le regretteras pas. Ça fait du bien aussi de changer toutes ses habitudes et de découvrir totalement autre chose !
Bon courage pour les préparatifs en tout cas ☺️
Voirlemondeavecnous
On a qu’un mot a a vo dire. Profitez de l’aventure q fond on ne sait pas de quoi est fait demain
homemilesaway
Oh oui c’est sûr et c’est ce qu’on fait 🙂
Julie
Je découvre ton rècit alors que je m’étais noté de le lire dès qu’il était paru😊. Je te suis sur Insta et je te remercie de partager ton expérience avec nous en toute transparence. Ce que je ressens en lisant tes écrits c’est le double sentiment de l’excitation et la chance de vivre cette aventure et la tristesse du manque de tes proches. Je comprend ce que tu peux ressentir en partie. Il y a 2 ans nous avons fait demi tour à quelques mois du départ pour nos proches en grande partie. Mais bon l’envie est toujours là nous n’avons pas dit notre dernier mot. Bravo à vous et à toi car tu t’es jetée dans la gueule sans connaître ce pays chapeau et bon 1er printemps et été là bas.
homemilesaway
Merci beaucoup pour ton commentaire.
En effet, c’est exactement ça ! Je vis mon aventure, mais je pense chaque jour à mes proches. Je vous souhaite d’avoir la force de vous lancer dans ce cas. Ce n’est jamais facile de partir, surtout quand c’est aussi loin. Mais ça fait grandir, et les retrouvailles n’en seront que plus belles !
Merci beaucoup, j’espère qu’un jour vous oserez aussi car ça vaut le coup ☺️
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